Je me présente...

Cet article est bavard, et tout à fait optionnel. Je l'ai écrit pour ceux qui veulent connaître mon parcours et aussi pour ceux qui ont les mêmes aspirations, qui se posent les mêmes questions de choix de vie mais qui n'osent peut-être pas faire le pas... 

 

Comment une petite fille gourmande et curieuse est devenue passionnée de cuisine...

A 1 an, je me brûle les 2 mains en prenant appui sur la vitre du four pour me relever. Rester collée au four : ce n’était peut-être pas un accident mais il fallait y voir une prédestination !

Mes petites madeleines de Proust...
Mon plus lointain souvenir gourmand remonte à la lecture très assidue du livre ‘Pistache et Dame Tartine’. Un vrai rituel, dès mon arrivée chez les grands-parents, ajouté à celui de la main plongée dans le bocal en verre pour attraper du bout des doigts tendus à l’extrême, la cerise confite promise!
Vers 6 ans, je récupérais les excédents de pâte feuilletée pour confectionner des tartes au sucre roux et des strudels aux pommes qui deviennent ma spécialité. A cette époque, pour moi, pas de ‘roudoudous’ ni de ‘coco boer’.

Les sucreries qui me ‘niquaient les dents’ c’était plutôt les caramels Lutti (ceux avec la vache bleue), les sucettes Pierrot gourmand et des barres de chocolat Laitta et Suchard ‘achetées chez l’marchand’ qu’on glissait dans des petits pains au lait fendus. Je me souviens aussi du pain perdu des goûters d’hiver, et du visage du petit garçon sur le paquet de sucre roux Graeffe. Au même âge, je goûtais les vins lors des repas de famille (si si, c'est vrai !). Je ferai ensuite une longue pause avec l'alcool !

Très jeune déjà je suis fascinée par le feu, par les couteaux - de poche notamment (suisse, Laguiole, Nontron, Opinel)- et par le bois. Les éléments versus les aliments, toute une histoire ! Ce qui façonne, transforme, et qui donne vie à un plat.

En 3ème, à l’heure des premiers choix d’orientation je veux partir en lycée hôtelier. Trop difficile, mes parents préfèrent que je suive la voix générale (Eh eh, mais je n’ai pas dit mon dernier mot ! Vous verrez quand je serai grande et que j’aurai… 34 ans !)

Ensuite, mes souvenirs culinaires sont liés aux vacances et voyages. Le seul plaisir de retrouver une saveur vaut pour moi le voyage. L’apothéose des séjours en Périgord Noir était la table d’une auberge perdue dans la campagne où l’on dégustait une fois un cochon de lait cuit à la broche dans une immense cheminée, l’autre fois du confit accompagné de pommes à la sarladaise. Je me souviens aussi des Reibekuchen fumants dégustés debout sur un marché de Noël d’Allemagne, des tartes aux myrtilles et tourtons des Alpes, des fondues et Mont d’or dans les chalets jurassiens.
Encore maintenant l’aspect culinaire tient une place primordiale dans le choix d'une destination et la préparation du voyage. Avec une prédilection pour la streetfood qui, souvent, en dit beaucoup sur la culture du pays. On est gourmand ou on ne l’est pas ! (cf articles sur Copenhague, Gand, La Réunion)

Quelques souvenirs culinaires en colo aussi, où je traînais souvent dans la tente mess pour aider à l'élaboration des menus avec les monos; des soirées autour du feu de camp, chamallows grillés et banane/chocolat en papillotes d'alu.
Toujours à l'adolescence, je me suis 'formée' seule aux fourneaux et j’ai pris beaucoup de plaisir à ‘faire maison’. Essayer de créer une recette avec des produits simples. Eliminer le plus possible les préparations industrielles du frigo et des placards et revenir au goût des choses simples et de saison. Et reproduire, essayer de parfaire une recette pour qu’elle réponde à mon attente gustative.
Un peu plus tard j'étais donc très heureuse de voir débarquer en 2005 à la télé Cyril Lignac avec ‘Oui Chef’. Enfin des émissions de cuisine modernes et qui ouvrent de nouveaux horizons ! Elles se multiplieront ensuite, avec du bon et du moins bon. Je n’ai manqué  aucun épisode de Top Chef et Masterchef, mais mon émission favorite c'est celle du Globe Cooker Fred Chesneau qui associe voyage et cuisine !
Les produits que la nature nous offre aident à se réjouir de l’arrivée de chaque saison! En automne les jours raccourcissent et la fraîcheur s’installe, certes, mais un bon velouté au potimarron ou des champignons sautés au beurre font passer la pilule plus facilement, non? Quelle chance nous avons en France d’avoir ces 4 saisons!

Vous l’aurez compris, je respire cuisine, je pense cuisine, je rêve cuisine, je vis cuisine. A tel point que…
2016 : suite à un voyage à La Réunion qui sera le point de départ du blog, je crée Poivre&Zeste. Puis je me pose une question qu’on devrait tous se poser régulièrement ‘Qu’est ce que je pourrais faire pour être plus heureuse?’. La réponse je la connais puisque je la mûris depuis des années. Cette fois-ci je me sens prête, je franchis donc le cap et monte un dossier pour partir en congé de formation et passer le C.A.P Cuisine ! Cette année j’ai des arguments supplémentaires : ce blog. Il m’aidera à prouver que tout cela n’est pas une lubie liée à l’actu télévisuelle. Mon projet se dessine (littéralement). Mes tripes à la mode de Claire passent dans ce dossier. Tout le monde y croit (merci les amis !!!), je suis la seule à douter (il faut dire que je m’en remets aux stats: 30% des dossiers acceptés). Et ça marche !!!

Septembre 2016: j’intègre le centre de formation de la Chambre des Métiers. Il reste un morceau énorme : trouver un stage à la hauteur de mes espérances. Pendant l'été je me suis fait un top 5 des restos où j’aimerais le plus être formée.
Number 1 : Le Rouge Barre à Lille. Pourquoi ? Parce que je l’ai goûté et tout était absolument parfait. Cadre, accueil, et évidemment la cuisine. Parce que c’est un resto qui monte, qui monte et qui gagne à être encore plus connu! Et aussi car les restaurants qui disposent d’un chef pâtissier, ça ne court pas les rues de Lille. Là c’est le cas,  il est bon et il s'appelle Romain Montagne ! Je rencontre le chef, Steven Ramon (qui a participé à Top Chef en 2013), et par chance, il accepte de me prendre en stage pour ces 9 mois de formation.
J’ai voulu me confronter au métier et voir si je peux en faire le mien. Je veux apprendre les savoir-faire et savoir-être auprès d’un chef et de bons cuisiniers d’un bon resto. Remettre en question aussi ce que je fais 'à la maison'. Je dois dire que je suis très bien tombée (et que j’ai très bien choisi) : je suis servie sur tous les plans! J’admirais déjà beaucoup les cuisiniers et je les admire encore plus à présent. C’est difficile, mais que c’est adictif ! Que c’est bon de faire ce qu’on aime.
Voilà, c’est là que j’en suis en cette fin d’année 2016. Je n’ai jamais été aussi proche de toucher du doigt mon rêve et je ne me suis jamais posé autant de questions !

(to be continued…)

 Quelques références nostalgiques (en italiques) se sont glissées dans cet article :

- au chanteur Renaud (qui parle si bien de tout mais surtout de l'enfance et de la nostalgie) 

- à Georges Perec et ses Je me souviens

- à Jean-Pierre Jeunet et son 'Fabuleux destin d'Amélie Poulain' (la petite brune sur la photo c'est elle mais ça pourrait tout à fait être moi !)

 

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